Petit marché, peu de monde mais un accueil chaleureux lorsque Christine et moi-même présentions aux badauds ou aux mangeurs de légumes notre prospectus.
A noter: une célébrité télévisuelle m'a promis de venir sous le péristyle Montpensier nous écouter. Il s'agit d' Antoine de Caunes. Nous l'attendons.
A noter également, une inconnue m'a promis elle aussi de nous rejoindre au Palais Royal, et elle, je parierai qu'elle viendra, car elle adore réciter par cœur , et me l'a prouvé sur-le-champ par du Musset, après que je l'eusse mise en confiance en lui assénant ma phrase-favorite-de-Proust-celle-que-je-sais-par-cœur (la fin de la madeleine)
– Extrait du poème « Une soirée perdue », d’Alfred de Musset (1810-1857)
J’étais seul, l’autre soir, au Théâtre Français,
Ou presque seul ; l’auteur n’avait pas grand succès.
Ce n’était que Molière, et nous savons du reste
Que ce grand maladroit, qui fit un jour Alceste,
Ignora le bel art de chatouiller l’esprit
Et de servir à point un dénoûment bien cuit.
Grâce à Dieu, nos auteurs ont changé de méthode,
Et nous aimons bien mieux quelque drame à la mode,
Où l’intrigue, enlacée et roulée en feston,
Tourne comme un rébus autour d’un mirliton.
Et pour ceux qui ne comprennent pas le français, une dame du voisinage me dit quelques phrases, début de l'Iliade, en latin (décidément Homère est à la mode dans le quartier St Honoré)
En attendant le vendredi 10 février, le mardi 14 février à 18h, apprenez au moins notre refrain:
Incipit du Neveu de Rameau de Diderot. "Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal. C'est moi qu'on voit, toujours seul, rêvant sur le banc d'Argenson. Je m'entretiens avec moi-même de politique, d'amour, de goût ou de philosophie."