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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Populisme, croyances, méfiances, vaccins et l'effet toxique des fractures de classe.

Publié le 2 Janvier 2021 par proust pour tous

Photo d'un buffle comme celui de la famille de Miguela, près de Manille

En Amérique nous avions chez nous une femme des Philippines que j'aimais beaucoup et avec laquelle je discutais très souvent: Miguela. Je la trouvais intelligente, elle avait d'ailleurs été bonne élève à l'école dans son pays. Et je me disais qu'elle avait juste eu la malchance d'être née dans un pays qui n'avait pas pu lui donner sa chance, et que si elle avait été élevée en Amérique...  Jusqu'au jour où elle me dit: 

-J'ai reçu des mauvaises nouvelles de ma soeur, elle a un cancer, et, excusez-moi de vous avouer cela, chez nous Philippinos, nous croyons que si elle est tombée si malade, c'est parce qu'elle a marché sur un lutin ! J'ai d'ailleurs versé, sur le conseil de mon amie Nina (Philippina elle aussi, qui lui rendait souvent visite) de l'eau traitée par un mage (alors que Miguela était catholique) dans une potiche, pour conjuguer le mauvais sort.

JE ME SUIS DIT: les gens ne croient que ce que leur classe, groupe, cercle, appelez cela comme vous voudrez, leur enseigne; et quand j'entends que la plupart des infirmiers/aide-soignants, ne veulent pas du vaccin anti-COVID, malgré l'insistance des médecins avec qui ils travaillent, je ne suis pas surprise. 

 

Quand Mme de Villeparisis rencontrait Françoise au moment (que celle-ci appelait « le midi ») où, coiffée d'un beau bonnet et entourée de la considération générale, elle descendait « manger aux courriers », Mme de Villeparisis l'arrêtait pour lui demander de nos nouvelles. Et Françoise, nous transmettant les commissions de la marquise : « Elle a dit : Vous leur donnerez bien le bonjour », contrefaisant la voix de Mme de Villeparisis de laquelle elle croyait citer textuellement les paroles, tout en ne les déformant pas moins que Platon celles de Socrate ou saint Jean celles de Jésus. Françoise était naturellement très touchée de ces attentions. Tout au plus ne croyait-elle pas ma grand-mère et pensait-elle que celle-ci mentait dans un intérêt de classe, les gens riches se soutenant les uns les autres, quand elle assurait que Mme de Villeparisis avait été autrefois ravissante. A l'ombre des jeunes filles en fleurs

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