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Encore un "Dînez avec Proust", cette fois-ci autour de la marquise de Villeparisis en train de peindre des fleurs. Bloch y sera et pourra discuter de l'affaire Dreyfus avec le marquis de Norpois, bien informé. On persifflera aussi.... esprit français oblige.
BLOCH : vous avez du nouveau ?
NORPOIS : Il y a deux officiers mêlés à l'affaire en cours et dont j'ai entendu parler autrefois par un homme dont le jugement m'inspirait grande confiance et qui faisait d'eux le plus grand cas (M. de Miribel), c'est le lieutenant-colonel Henry et le lieutenant-colonel Picquart.
BLOCH : Mais, la divine Athéna, fille de Zeus, a mis dans l'esprit de chacun le contraire de ce qui est dans l'esprit de l'autre. Et ils luttent l'un contre l'autre, tels deux lions. Le colonel Picquart avait une grande situation dans l'armée, mais sa Moire l'a conduit du côté qui n'était pas le sien. L'épée des nationalistes tranchera son corps délicat et il servira de pâture aux animaux carnassiers et aux oiseaux qui se nourrissent de la graisse de morts.
LE DUC (à Mme de Villeparisis) : De quoi palabrent-ils là-bas dans un coin, (en montrant M. de Norpois et Bloch).
MME DE VILLEPARISIS : De l'affaire Dreyfus.
LE DUC : Ah ! diable ! À propos, saviez-vous qui est partisan enragé de Dreyfus ? Je vous le donne en mille. Mon neveu Robert ! Je vous dirai même qu'au Jockey, quand on a appris ces prouesses, cela a été une levée de boucliers, un véritable tollé. Comme on le présente dans huit jours...
ORIANE : Évidemment, s'ils sont tous comme Gilbert qui a toujours soutenu qu'il fallait renvoyer tous les Juifs à Jérusalem...