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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

SAINT-LOUP et LE NARRATEUR aimeraient ce café

Publié le 7 Octobre 2023 par proust pour tous

Le Royal, 1 pl. André Malraux, à côté du Palais-Royal, le QG des Olympiades du PAR CŒUR

 

Tout d'abord les prochaines dates 

AGENDA du PAR COEUR:
 

Comme aurait dit Diderot en commençant Le neveu de Rameau

"Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les SIX heures du soir me promener au Palais-Royal."

Prochains rendez-vous 

 mardi 10 octobre à 18 h, péristyle Montpensier

vendredi 13 octobre, à 18 h, péristyle Montpensier

 

 Après une séance mémorable comme toutes les séances "il se passe toujours quelque chose au Palais-Royal", ceux qui le désirent iront comme d'habitude se désaltérer d'un verre ou d'une tasse, au Royal, dont voici encore 2 photos: 

Comme la vie est dure, au Royal, en face de la Comédie Française...

 

Sur la photo suivante on peut remarquer, au fond une alcôve où, s'il fait froid, nous nous serrons les uns contre les autres

Au fond à droite, devant le miroir une alcôve pour se réunir au chaud

 

MARDI 10 OCTOBRE: je continuerai à réciter du Diderot péristyle Montpensier. Après, dans ce café très accueillant, je soumettrai des pistes pour les Olympiades, par exemple comment associer les très vieux (en EPHAD) et les très jeunes (à l'école), pourquoi pas en contactant les librairies et en allant filmer dans leur boutique des récitants (ou simplement en enregistrant leur voix).... C'est une idée parmi d'autres. ça permettrait aux "régions" de participer elles aussi en attendant la finale au Palais-Royal.

 

POUR LES PROUSTIENS:  au lieu d'une réunion au Café de la Mairie (et pour ne pas sentir le réchauffé, ma proposition n'emballant plus grand monde), le ROYAL pourrait nous servir également de QG parisien ?

En attendant, une scène qui n'aurait pas pu se passer au ROYAL, où tout le monde est bien accueilli, du moins tout le monde qui sait réciter par coeur ?

 

Car, le soir du brouillard, les nobles du café qui devaient être plus tard les pères de ces jeunes intellectuels rétrospectivement dreyfusards étaient encore garçons. Certes, un riche mariage était envisagé par les familles de tous, mais n'était encore réalisé pour aucun. Encore virtuel, il se contentait, ce riche mariage désiré à la fois par plusieurs (il y avait bien plusieurs « riches partis » en vue, mais enfin le nombre des fortes dots était beaucoup moindre que le nombre des aspirants), de mettre entre ces jeunes gens quelque rivalité.

Le malheur pour moi voulut que, Saint-Loup étant resté quelques minutes à s'adresser au cocher afin qu'il revînt nous prendre après avoir dîné, il me fallut entrer seul. Or, pour commencer, une fois engagé dans la porte tournante dont je n'avais pas l'habitude, je crus que je ne pourrais pas arriver à en sortir. (Disons en passant, pour les amateurs d'un vocabulaire plus précis, que cette porte tambour, malgré ses apparences pacifiques, s'appelle porte revolver, de l'anglais revolving door.) Ce soir-là le patron, n'osant pas se mouiller en allant dehors ni quitter ses clients, restait cependant près de l'entrée pour avoir le plaisir d'entendre les joyeuses doléances des arrivants tout illuminés par la satisfaction de gens qui avaient eu du mal à arriver et la crainte de se perdre. Pourtant la rieuse cordialité de son accueil fut dissipée par la vue d'un inconnu qui ne savait pas se dégager des volants de verre. Cette marque flagrante d'ignorance lui fit froncer le sourcil comme à un examinateur qui a bonne envie de ne pas prononcer le dignus est intrare. Pour comble de malchance j'allai m'asseoir dans la salle réservée à l'aristocratie d'où il vint rudement me tirer en m'indiquant, avec une grossièreté à laquelle se conformèrent immédiatement tous les garçons, une place dans l'autre salle. Elle me plut d'autant moins que la banquette où elle se trouvait était déjà pleine de monde et que j'avais en face de moi la porte réservée aux Hébreux qui, non tournante celle-là, s'ouvrant et se fermant à chaque instant, m'envoyait un froid horrible. Mais le patron m'en refusa une autre en me disant : « Non, Monsieur, je ne peux pas gêner tout le monde pour vous. » Il oublia d'ailleurs bientôt le dîneur tardif et gênant que j'étais, captivé qu'il était par l'arrivée de chaque nouveau venu, qui, avant de demander son bock, son aile de poulet froid ou son grog (l'heure du dîner était depuis longtemps passée), devait, comme dans les vieux romans, payer son écot en disant son aventure au moment où il pénétrait dans cet asile de chaleur et de sécurité où le contraste avec ce à quoi on avait échappé faisait régner la gaieté et la camaraderie qui plaisantent de concert devant le feu d'un bivouac. Le côté de Guermantes

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