La phrase de Proust que je sais par coeur, et vous ?

les nymphéas de la Vivonne au fond de ma tasse de thé

Le témoignage d'un proustien qui fait partie de la "troupe" du PETIT PAN DE MUR JAUNE, Jean-Michel Tesseron:

Dès le début de la phrase, je m'y glisse avec plaisir comme lorsque je me baigne dans la mer sur la plage dans le Finistère, le Bout du Monde. Au début, elle paraît fraiche, mais on s'y installe avec bonheur. Surtout, ne pas sortir de l'eau. Se laisser emporter par la phrase et son rythme, faire corps et esprit avec elle. Bientôt, hélas, la phrase arrive à son terme, et il va falloir sortir de l'eau, c'est le moment le plus difficile. Heureusement, une nouvelle vague arrive et chasse toute appréhension. Et c'est le temps retrouvé.

La phrase elle-même: 

Et comme dans ce jeu où les Japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.

Si vous connaissez un extrait de la Recherche par coeur venez au café de la mairie le jeudi 13 janvier à 19 h30. Vous y entendrez "la mort de Bergotte" récitée par Liliane Brisset, dite Lili, comédienne la nuit et gardienne au Musée Cernuschi le jour. Vous y rencontrerez aussi Eric Chartier qui peut et a récité Du côté de chez Swann pendant 1h 30, sans partition, il l'a fait avec grand succès pendant des années.

Et bien d'autres qui ne connaissent que "Longtemps je me suis couché de bonne heure", un début prometteur...