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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Proust et la musique; Proust and Music

Publié le 11 Juin 2016 par proust pour tous

un bon livre
un bon livre

A la dernière fête des aubépines, à Illiers Combray, Catherine Le Gallen a longuement discuté avec une femme très agréable, Anne Penesco, dont elle avait lu le livre (il faut dire que Catherine lit tous les livres qui sortent sur Proust). Et comme elle m'en avait dit grand bien, je lui ai suggéré de me donner ses impressions pour le blog. Les voici:

Impressions de Catherine Le Gallen:

Lors du déjeuner aux "Aubépines", j'ai eu le plaisir de retrouver Anne Penesco, qui nous avait présenté son livre "Proust et le violon intérieur", il y a quelques années, dans lequel elle détaille l'amour que Marcel Proust porte au violon à travers la sonate de Vinteuil et dans sa vie aux quatuors de Beethoven. Anne nous révèle comment un violoniste fabrique son "son" si difficile à atteindre et pourquoi les vibrations du violon font écho aux palpitations du coeur.

Il y a dans le violon – si, ne voyant pas l'instrument, on ne peut pas rapporter ce qu'on entend à son image, laquelle modifie la sonorité – des accents qui lui sont si communs avec certaines voix de contralto, qu'on a l'illusion qu'une chanteuse s'est ajoutée au concert. On lève les yeux, on ne voit que les étuis, précieux comme des boîtes chinoises, mais, par moments, on est encore trompé par l'appel décevant de la sirène ; parfois aussi on croit entendre un génie captif qui se débat au fond de la docte boîte, ensorcelée et frémissante, comme un diable dans un bénitier ; parfois enfin, c'est dans l'air comme un être surnaturel et pur qui passe en déroulant son message invisible. Du côté de chez Swann
There are in the music of the violin — if one does not see the instrument itself, and so cannot relate what one hears to its form, which modifies the fullness of the sound — accents which are so closely akin to those of certain contralto voices, that one has the illusion that a singer has taken her place amid the orchestra. One raises one’s eyes; one sees only the wooden case, magical as a Chinese box; but, at moments, one is still tricked by the deceiving appeal of the Siren; at times, too, one believes that one is listening to a captive spirit, struggling in the darkness of its masterful box, a box quivering with enchantment, like a devil immersed in a stoup of holy water; sometimes, again, it is in the air, at large, like a pure and supernatural creature that reveals to the ear, as it passes, its invisible message. Swann's Way
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