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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Réindustrialiser la France: création d'une fabrique à madeleines de Proust

Publié le 3 Décembre 2023 par proust pour tous

A Orsay, juste à côté de chez Didier de Calan, le temple de la gloire, celle du général Moreau

 

A mon avis, un trait de caractère indissociable de la qualité de proustien, c'est la faculté qu'il a de relier tout à tout. Si j'ai raison, je suis alors une "überproustienne" comme aurait dit Von Faffenheim avec son accent de concierge alsacien qui fait toujours rire (Ruth a utilisé cet accent très commode pour dérider un public hésitant puis enthousiaste à Issy-les-Moulineaux, et en a affublé un malheureux philosophe norvégien pris au piège des dîners Verdurin du mercredi à La Raspelière). 

C'est ainsi que me trouvant mercredi dernier chez Didier, avec Diane qui met au point avec lui le manuscrit qu'ils préparent autour de citations de Freud, illustrées par notre regretté Gilles Cottin (auteur avec Didier du délicieux, très drôle Petite manufacture des épitaphes), celui-ci me montre ce curieux temple de la gloire dédié au général Moreau, héros de la Révolution, puis ennemi de Napoléon, qui finit tué par un boulet français alors qu'il essayait de protéger de son corps son "patron", le tsar Alexandre 1er. Et Didier d'ajouter: "l'architecte de cette bâtisse, Pierre-Alexandre Vignon, est aussi l'un de ceux de la Madeleine". 

La Madeleine, une église chère aux proustiens

Le lendemain, me rendant chez Ikéa, pour acheter des harengs "matje" suédois que j'aime particulièrement, me voici devant la madeleine bien nettoyée, j'en profite pour faire un tour rue du faubourg Saint-Honoré, et en vue d'une optimisation du présent (l'avenir étant des plus inquiétant pour ne pas dire apocalyptique), je me plante devant une vitrine d'Hermès, assez vulgaire il faut l'avouer, et où se pressent des étrangers désireux de prouver qu'ils ont du bien, et le souvenir me revient: je me revois avec mon mari américain, il y a environ 35 ans, obligée de choisir un de ces magnifiques carrés de soie, qui font vraiment "da-dame", un style que je déteste mais qui plaisait beaucoup à mon ex (ma mère m'avait prévenue: "Même si tu n'aimes pas le cadeau fait par ton amant, aie l'air ravie, sinon il ne t'offrira plus rien. Regarde comment Yvette (la 1ère femme de mon père), a su toute sa vie se faire gâter par ses divers partenaires" et vlan ! donc voici ma première madeleine ce qui me donne l'idée d'en "fabriquer" une autre: me voici à la faculté de pharmacie, en 5ème année, et mon copain Eric, après avoir économisé sur son maigre salaire de pion à Sainte-Barbe, se rue sur Hermès (je me souviens qu'il n'y avait pas grand monde), réputé grand sellier, pour s'acheter quelque chose en cuir, quoi, ça j'ai oublié. 

la faculté de pharmacie avenue de l'observatoire, photographiée par Leyla à mon adresse, lors d'une visite organisée par l'association PARIS Z'EST

Et je continue devant une boutique que je fréquentais du temps où c'était un tabac/bistrot et où le plat du jour était succulent; j'y venais tous les jours ouvrables car je travaillais rue de l'Elysée chez Elisabeth Hervier "Marraine", consultant pharmaceutique (le nom du café: Georges VI, que l'on prononçait George Vi, une source de joie sans cesse renouvelée). Puis devant Ladurée: une amie française de Boston avait le propriétaire de l'époque comme beau-père, et elle y avait travaillé le macaron, et depuis ne mangeait jamais la moindre sucrerie...

En un mot je me dis: épaississons chaque moment de notre vie, en y incorporant une vraie ou fausse madeleine de Proust. La fabrique de madeleines de Proust était née! C'EST BON D'ETRE PROUSTIEN !

 

Mais encore mieux que les madeleines, il y a le Par coeur (bien utile quand on fait pharmacie!)

AGENDA du PAR COEUR:
 

Comme aurait dit Diderot en commençant Le neveu de Rameau

"Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les SIX heures du soir me promener au Palais-Royal."

Prochains rendez-vous 

à 18 h, péristyle Montpensier

le vendredi 8 et le mardi 12 décembre

 

 

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R
J'adore tes madeleines !
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