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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

36 questions pour tomber amoureux: question 7 to fall in love

Publié le 26 Avril 2015 par proust pour tous

36 questions  pour tomber amoureux: question 7 to fall in love

7) Avez-vous un pressentiment concernant la façon dont vous allez mourir ?

Quand, tout à l'heure, je reviendrai chez moi par les Champs-Élysées, qui me disait que je ne serais pas frappé par le même mal que ma grand-mère, un après-midi où elle était venue y faire avec moi une promenade qui devait être pour elle la dernière, sans qu'elle s'en doutât, dans cette ignorance, qui est la nôtre, que l'aiguille est arrivée sur le point précis où le ressort déclenché de l'horlogerie va sonner l'heure. Peut-être la crainte d'avoir déjà parcouru presque tout entière la minute qui précède le premier coup de l'heure, quand déjà celui-ci se prépare, peut-être cette crainte du coup qui serait en train de s'ébranler dans mon cerveau était-elle comme une obscure connaissance de ce qui allait être, comme un reflet dans la conscience de l'état précaire du cerveau dont les artères vont céder, ce qui n'est pas plus impossible que cette soudaine acceptation de la mort qu'ont des blessés, qui, quoiqu'ils aient gardé leur lucidité, que le médecin et le désir de vivre cherchent à les tromper, disent, voyant ce qui va être : « Je vais mourir, je suis prêt » et écrivent leurs adieux à leur femme. Le Temps retrouvé

7. Do you have a secret hunch about how you will die?

When presently I went back home by the Champs Elysées who could say that I should not be struck down by the same evil as my grandmother when, one day she came for a walk with me which was to be her last, without her ever dreaming of such a thing, in thatignorance which is our lot when the hand of the clock reaches the moment when the spring is released that strikes the hour. Perhaps the fear of having already almost traversed the minute that precedes the first stroke of the hour, when it is already preparing to strike, perhaps the fear of that blow which was about to crash through my brain was like an obscure foreknowledge of what was coming to pass, a reflection in the consciousness of a precarious state of the brain whose arteries are about to give way, which is no less possible than the sudden acceptance of death by the wounded who, if their lucidity remains and both doctor and will to live deceive them, yet see what is coming and say: “I am going to die, I am ready,” and write their last farewells to their wife. Time Regained
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