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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Toponymie, Jules et Françoise à Alger; Toponymy, Jules and Françoise in Algiers

Publié le 15 Février 2015 par proust pour tous

Toponymie, Jules et Françoise à Alger; Toponymy, Jules and Françoise in Algiers

J'adore les coïncidences: lorsque Dominique et Antoine se sont lancés jeudi au Swann sur l'étymologie des noms de lieux appelée toponymie, à grand renfort de brichoteries et de précis d'histoire naturelle (le sable de la puce de mer est-il considéré comme un lieu?), je ne savais pas que ce week-end, alors que Jules me lisait à voix haute des extraits de vous-devinez-quoi, ma surprise fut grande quand j'entendis cet extrait, car en un court passage se trouvaient le mot pour moi nouvellement appris (toponymie), et une des nombreuses démonstrations proutiennes et comiques des oreilles qui entendent de travers, avant même d'avoir recours à un examen chez Coscas (à ce propos j'ai eu un choc lorsque, il y a déjà quelques années déjà, je m'amusai à faire un test de bonne audition sur internet: il fallait noter à quel moment dans une gamme de sons de plus en plus aigus, vous n'entendiez plus, signe d'un début de dureté d'oreille. Je fis le test, et eus la surprise de ne RIEN entendre).J'adore les coïncidences, mais je déteste les tests.

« Je me demande si ce serait pas euss qui ont leur château à Guermantes, à dix lieues de Combray, alors ça doit être parent aussi à leur cousine d'Alger. (Nous nous demandâmes longtemps ma mère et moi qui pouvait être cette cousine d'Alger, mais nous comprîmes enfin que Françoise entendait par le nom d'Alger la ville d'Angers. Ce qui est lointain peut nous être plus connu que ce qui est proche. Françoise, qui savait le nom d'Alger à cause d'affreuses dattes que nous recevions au jour de l'an, ignorait celui d'Angers. Son langage, comme la langue française elle-même, et surtout la toponymie, était parsemé d'erreurs.) Le côté de Guermantes

I love coincidences: when Dominique and Antoine, last Thursday at the Swann, discussed about etymology and toponymy, thanks to some Brichot sayings and a reference to sand fleas' natural habitat, I didn't know that this Sunday, as Jules was reading loud some excerpts of you-know-what, my surprise was great when I heard not only the newly learned word (toponymy: in the Proust' translation used here: place-name) but also a very funny demonstration, typically from Proust, on the way how our ears misinterpret a lot of words, even if your earing is still OK.

“I wonder now if it wouldn’t be them that have their castle at Guermantes, not a score of miles from Combray; then they must be kin to their cousin at Algiers, too.” My mother and I long asked ourselves who this cousin at Algiers could be until finally we discovered that Françoise meant by the name ‘Algiers’ the town of Angers. What is far off may be more familiar to us than what is quite near. Françoise, who knew the name ‘Algiers’ from some particularly unpleasant dates that used to be given us at the New Year, had never heard of Angers. Her language, like the French language itself, and especially that of place-names, was thickly strewn with errors. The Guermantes Way
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