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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Si le livre de V.Trierweiler plaisait aux Anglais, ce serait la preuve qu'ils sont bêtes; If V. Trierweiler's book became a success in the UK, it would mean that Brits are stupid

Publié le 29 Novembre 2014 par proust pour tous

Si le livre de V.Trierweiler plaisait aux Anglais, ce serait la preuve qu'ils sont bêtes; If V. Trierweiler's book became a success in the UK, it would mean that Brits are stupid

Comment les Anglais pourraient-ils acheter le livre vengeur de Valérie Trierweiler? c'est comme si on demandait aux Français d'acheter les mémoires, si piquantes soient-elles, de la femme de David Cameron? Les Anglais seraient-ils bêtes à ce point?

– Est-ce que Norpois n'est pas pour un rapprochement anglo-français ? dit M. de Guermantes.
– À quoi ça vous servirait ? demanda d'un air à la fois irrité et finaud le prince Von qui ne pouvait pas souffrir les Anglais. Ils sont tellement pêtes. Je sais bien que ce n'est pas comme militaires qu'ils vous aideraient. Mais on peut tout de même les juger sur la stupidité de leurs généraux. Un de mes amis a causé récemment avec Botha, vous savez, le chef boer. Il lui disait : « C'est effrayant une armée comme ça. J'aime, d'ailleurs, plutôt les Anglais, mais enfin pensez que moi, qui ne suis qu'un paysan, je les ai rossés dans toutes les batailles. Et à la dernière, comme je succombais sous un nombre d'ennemis vingt fois supérieur, tout en me rendant parce que j'y étais obligé, j'ai encore trouvé le moyen de faire deux mille prisonniers ! Ç'a été bien parce que je n'étais qu'un chef de paysans, mais si jamais ces imbéciles-là avaient à se mesurer avec une vraie armée européenne, on tremble pour eux de penser à ce qui arriverait ! Du reste, vous n'avez qu'à voir que leur roi, que vous connaissez comme moi, passe pour un grand homme en Angleterre. » J'écoutais à peine ces histoires, du genre de celles que M. de Norpois racontait à mon père ; elles ne fournissaient aucun aliment aux rêveries que j'aimais ; et d'ailleurs, eussent-elles possédé ceux dont elles étaient dépourvues, qu'il les eût fallu d'une qualité bien excitante pour que ma vie intérieure pût se réveiller durant ces heures mondaines où j'habitais mon épiderme, mes cheveux bien coiffés, mon plastron de chemise, c'est-à-dire où je ne pouvais rien éprouver de ce qui était pour moi dans la vie le plaisir. Le côté de Guermantes

How could Valerie Trierweiler's vengeful book become a success in the UK? it is as if we French could be interested in the memoirs, whatever spicy, of Cameron's wife. It would show how stupid Brits can be.

“Norpois is in favour of an Anglo-French understanding, isn’t he?” said M. de Guermantes. “What use would that be to you?” asked Prince Von, who could not endure the English, in a tone at once of irritation and cunning. “The English are so schtubid. I know, of course, that it would not be as soldiers that they would help you. But one can judge them, all the same, by the stupidity of their Generals. A friend of mine was talking the other day to Botha, you know, the Boer leader. He said to my friend: ‘It’s terrible, an army like that. I rather like the English, as a matter of fact, but just imagine that I, who am only a peasant, have beaten them in every battle. And in the last, when I gave way before a force twenty times the strength of my own, while I myself surrendered, because I had to, I managed to take two thousand prisoners! That was good enough, because I was only commanding an army of farmers, but if those poor fools ever have to stand up against a European army, one trembles to think what may happen to them!’ Besides, you have only to see how their King, whom you know as well as I do, passes for a great man in England.” I barely listened to these stories, stories of the kind that M. de Norpois used to tell my father; they supplied no food for my favourite train of thought; and besides, even had they possessed the elements which they lacked, they would have had to be of a very exciting quality for my inner life to awaken during those hours in which I dwelt in my skin, my well-brushed hair, my starched shirt-front, in which, that is to say, I could feel nothing of what constituted for me the pleasure of life. The Guermantes Way
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