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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

PAR CŒUR au PALAIS ROYAL: un très beau plateau, de très belles récitations (souvent drôles)

Publié le 12 Avril 2023 par proust pour tous

Jacques Baudin régale et amuse un public fourni avec un extrait de "Watt" de Samuel Beckett

voici la vidéo de sa performance:

Et quelques autres récitants de talent:

En attendant que le rideau se lève...

 

 

 

Aymeric Péniguet de Stoutz récite d’Edmond Haraucourt "Partir c'est mourir un peu"

« Partir, c’est mourir un peu,

C’est mourir à ce qu’on aime :

On laisse un peu de soi-même

En toute heure et dans tout lieu.

C’est toujours le deuil d’un vœu,

Le dernier vers d’un poème ;

Partir, c’est mourir un peu.

Et l’on part, et c’est un jeu,

Et jusqu’à l’adieu suprême

C’est son âme que l’on sème,

Que l’on sème à chaque adieu…

Partir, c’est mourir un peu. »

Christine Hallard récite Balzac "La peau de chagrin"

Si l'Espagne a ses combats de taureaux, si Rome a eu ses gladiateurs, Paris s'enorgueillit de son PALAIS-ROYAL. Essayez de jeter un regard furtif sur cette arène, entrez....

 

Gilles de Rosny récite Voltaire (Jean qui pleure et Jean qui rit)

Quelquefois le matin, quand j’ai mal digéré,

Mon esprit abattu, tristement éclairé,

Contemple avec effroi la funeste peinture

Des maux dont gémit la nature :

Aux erreurs, aux tourments, le genre humain livré ;

Les crimes, les fléaux de cette race impure,

Dont le diable s’est emparé.

Je dis au mont Etna : « Pourquoi tant de ravages,

Et ces sources de feu qui sortent de tes flancs ? »

Je redemande aux mers tous ces tristes rivages,

Disparus autrefois sous leurs flots écumants ;

Et je redis aux tyrans :

« Vous avez troublé le monde

Plus que les fureurs de l’onde,

Et les flammes des volcans. »

Enfin, lorsque j’envisage

Dans ce malheureux séjour

Quel est l’horrible partage

De tout ce qui voit le jour,

Et que la loi suprême, est qu’on souffre et qu’on meure :

Je pleure. 

 

Mais lorsque sur le soir, avec des libertins,

Et plus d’une femme agréable,

Je mange mes perdreaux, et je bois les bons vins

Dont monsieur d’Aranda vient de garnir ma table ;

Quand, loin des fripons et des sots,

La gaîté, les chansons, les grâces, les bons mots,

Ornent les entremets d’un souper délectable ;

Quand, sans regretter mes beaux jours,

J’applaudis aux nouveaux amours

De Cléon et de sa maîtresse,

Et que la charmante amitié,

Seul nœud dont mon cœur est lié,

Me fait oublier ma vieillesse,

Cent plaisirs renaissants réchauffent mes esprits :

Je ris. 

[...]

  

Mais si Monsieur Terray (2) veut bien me rembourser ;

Si mes prés, mes jardins, mes forêts, s’embellissent ;

Si mes vassaux se réjouissent,

Et sous l’orme viennent danser ;

Si parfois pour me délasser,

Je relis l’Arioste, ou même la Pucelle,

Toujours catin, toujours fidèle,

Ou quelque autre impudent dont j’aime les écrits :

Je ris.

 

Il le faut avouer, telle est la vie humaine :

Chacun a son lutin qui toujours le promène

Des chagrins aux amusements.

De cinq sens tout au plus malgré moi je dépends :

L’homme est fait, je le sais, d’une pâte divine ;

Nous serons tous un jour des esprits glorieux ;

Mais dans ce monde-ci l’âme est un peu machine ;

La nature change à nos yeux ;

Et le plus triste Héraclite

Redevient un Démocrite

Lorsque ses affaires vont mieux.

 

Marianne Baudin récite "Gastibelza" de Victor Hugo

 

Philippe Morel récite Villon
Ballade des Dames du temps jadis
François Villon

Dictes-moy où, n’en quel pays,
Est Flora, la belle Romaine ;
Archipiada, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruyt on maine
Dessus rivière ou sus estan,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

Où est la très sage Heloïs,
Pour qui fut chastré et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ?
Pour son amour eut cest essoyne.
Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust jetté en ung sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

La royne Blanche comme ung lys,
Qui chantoit à voix de sereine ;
Berthe au grand pied, Bietris, Allys ;
Harembourges, qui tint le Mayne,
Et Jehanne, la bonne Lorraine,
Qu’Anglois bruslèrent à Rouen ;
Où sont-ilz, Vierge souveraine ?…
Mais où sont les neiges d’antan !

ENVOI

Prince, n’enquerez de sepmaine
Où elles sont, ne de cest an,
Qu’à ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d’antan !

 

Leyla Guz récite quelques vers d'un poète turc Orhan Veli (1914-1950)

Poème pince à épiler

Ni bombe atomique

Ni conférence de Londres en tête

Une pince à épiler dans une main

Un miroir dans l'autre,

Peu importe le monde. (1947)

ANNULÉ

PROCHAIN RENDEZ-VOUS CE VENDREDI 14 AVRIL

sous le péristyle Montpensier comme d'habitude (on peut ne réciter que l'incipit de son texte choisi, et lire la suite)

Et comme aurait dit Diderot en commençant Le neveu de Rameau

"Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les SIX heures du soir me promener au Palais-Royal.

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