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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Brodez un roman, 3ème séance à la Butte-aux-Cailles, mardi 20 mai à partir de 17 h (47 rue Bobillot)

Publié le 18 Mai 2025 par proust pour tous

CD de Proust récité par Eric Chartier, à écouter avec délices en brodant la TAPISSERIE DE COMBRAY, mardi 20 mai à la Butte-aux-Cailles

Lors du dernier PAR COEUR au PALAIS-ROYAL Eric Chartier m'a offert ce CD qui m'a d'autant plus emballée qu'à côté du talent de comédien d'Eric, qui le prouve au travers des nombreux textes qu'il récite par coeur, on trouve une présentation par Roger Shattuck aujourd'hui disparu, le plus grand proustien américain, très connu aux US, et qui avait assez apprécié la lecture de mon Proust abrégé, Proust pour tous (Proust en 500 pages au lieu de 3000) pour m'encourager à le faire publier en France, alors que je vivais encore aux Etats-Unis. En un mot Roger Shattuck a été le PARRAIN d'Eric et le mien, ça vous rapproche....

Pour la broderie, ce mardi-là, à part les avancées sur le Tapisserie, et les essais d'accrochage, on brodera le tote-bag qui pourra être utilisé tel quel ou transformé en coussin par exemple: 

  

Quant au programme d'accompagnement j'apporterai des textes toujours centrés sur les personnages de la Recherche que l'on pourra désigner du doigt en les faisant parler si possible quand ils sont snobs et/ou persiffleurs : un exemple:

 

A Combray : sur la terrasse de Legrandin, au clair de lune

                                      Marcel, très jeune,  dîne chez Legrandin

LEGRANDIN : Il y a une jolie qualité de silence, n’est-ce pas; aux cœurs blessés comme l’est le mien, un romancier que vous lirez plus tard prétend que conviennent seulement l’ombre et le silence. Et voyez-vous, mon enfant, il vient dans la vie une heure dont vous êtes bien loin encore où les yeux las ne tolèrent plus qu’une lumière, celle qu’une belle nuit comme celle-ci prépare et distille avec l’obscurité, où les oreilles ne peuvent plus écouter de musique que celle que joue le clair de lune sur la flûte du silence. 

MARCEL : Est-ce que vous connaissez, Monsieur, la… les châtelaines de Guermantes ? .

LEGRANDIN (le regard douloureux, comme celui d’un beau martyr dont le corps est hérissé de flèches) : Non, je ne les connais pas, (en appuyant sur les mots, en s’inclinant, en saluant de la tête). Non, je ne les connais pas, je n’ai jamais voulu, j’ai toujours tenu à sauvegarder ma pleine indépendance ; au fond je suis une tête jacobine, vous le savez. Beaucoup de gens sont venus à la rescousse, on me disait que j’avais tort de ne pas aller à Guermantes, que je me donnais l’air d’un malotru, d’un vieil ours. Mais voilà une réputation qui n’est pas pour m’effrayer, elle est si vraie ! Au fond, je n’aime plus au monde que quelques églises, deux ou trois livres, à peine davantage de tableaux, et le clair de lune quand la brise de votre jeunesse apporte jusqu’à moi l’odeur des parterres que mes vieilles prunelles ne distinguent plus. 

MARCEL : (à part) : Je ne comprenais pas bien que pour ne pas aller chez des gens qu’on ne connaît pas, il fût nécessaire de tenir à son indépendance, et en quoi cela pouvait vous donner l’air d’un sauvage ou d’un ours. Mais ce que je comprenais c’est que Legrandin n’était pas tout à fait véridique quand il disait n’aimer que les églises, le clair de lune et la jeunesse ; il aimait beaucoup les gens des châteaux et se trouvait pris devant eux d’une si grande peur de leur déplaire qu’il n’osait pas leur laisser voir qu’il avait pour amis des bourgeois, des fils de notaires ou d’agents de change, préférant, si la vérité devait se découvrir, que ce fût en son absence, loin de lui et « par défaut » ; il était snob.

Je prépare un lexique de mots très proustiens, un peu dans l'esprit de ce qu'a fait Marc Lefrançois (autour d'un roman Marcel Proust, roi du kung-fu):

Quelques mots proustiens à utiliser avec enthousiasme: raout, catleya, inverti, mais aussi clabauder (que Philippe Morel trouve facile, il faut dire que ses dictées proustiennes l'ont immunisé à tous les excès de vocabulaire). Si vous en trouvez à votre goût, amenez-les sur la Butte-aux-Cailles, on peut aussi se régaler d'expressions du genre

"Entrez, on vous donnera tout ce que vous voulez!"

 

A mardi 20 mai...

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