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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Un bouffon dans Andreï Roublev au cinéma à Sceaux; a Russian jester in Andreï Rublev, and in Dostoïesky

Publié le 12 Janvier 2013 par laurence grenier

Hier, excellente soirée au cinéma de Sceaux, le Trianon, la salle était pleine pour un film de 1966: Andreï Roublev d'Andreï Tarovsky. Absolument magnifique, 3 heures qu'on aurait voulu prolonger encore au moins d'autant, et nous voilà au coeur de l'âme et de l'hiver russe, on ne peut que penser à ces grands écrivains que cette terre au coeur d'une nature sans pitié a produits, et aussi à un personnage que l'on retrouve à la fois chez Tarovsky et Dostoïevski: le bouffon (skomorokh) 


{le narrateur} Chez Dostoïevski je trouve des puits extrêmement profonds, mais sur quelques points isolés de l'âme humaine. Mais c'est un grand créateur. D'abord, le monde qu'il peint a vraiment l'air d'avoir été créé pour lui. Tous ces bouffons qui reviennent sans cesse, tous ces Lebedev, Karamazov, Ivolguine, Segrev, cet incroyable cortège, c'est une humanité plus fantastique que celle qui peuple La Ronde de nuit de Rembrandt. Et peut-être pourtant n'est-elle fantastique que de la même manière, par l'éclairage et le costume, et est-elle au fond courante. En tous cas elle est à la fois pleine de vérités, profonde et unique, n'appartenant qu'à Dostoïevski.Cela a presque l'air, ces bouffons, d'un emploi qui n'existe plus, comme certains personnages de la comédie antique, et pourtant comme ils révèlent des aspects vrais de l'âme humaine.

La prisonnière

 

 

 

In Dostoïevski I find the deepest penetration but only into certain isolated regions of the human soul. But he is a great creator. For one thing, the world which he describes does really appear to have been created by him. All those buffoons who keep on reappearing, like Lebedeff, Karamazoff, Ivolghin, Segreff, that incredible procession, are a humanity more fantastic than that which peoples Rembrandt’s Night Watch. And perhaps it is fantastic only in the same way, by the effect of lighting and costume, and is quite normal really. In any case it is at the same time full of profound and unique truths, which belong only to Dostoïevski. They almost suggest, those buffoons, some trade or calling that no longer exists, like certain characters in the old drama, and yet how they reveal true aspects of the human soul!

The Captive

 

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