PROUST ROCK:
le vendredi 18 janvier, premier récital avec James à la guitare électrique, et moi au micro pour raconter, et déclamer Proust:
chez ROUJOUBLAN, 10 rue des écoles à Sceaux, 09 66 94 06 69 on y sera vers 19H, on commencera à jouer et dire vers 19h45.
(consommation minimum de 4€, amuse-gueule inclus)
Si vous avez l'intention de venir, c'est bien de prévenir, mais ce n'est pas obligé
Dimanche soir, je suis allée, grâce à Isabelle et son groupe de sorties OVS http://paris.onvasortir.com/ , voir la concurrence, c'est à dire un récital Proust/musique, mère/fils: il s'agissait de Raphaël Enthoven au micro et de sa mère Catherine David au piano. Rien d'original, très compétent mais plutôt ennuyeux (heureusement que ça ne durait pas trop longtemps). Les textes concernaient la sonate de Vinteuil et sa fameuse petite phrase qui se cachait sous Mozart, Schubert, Chopin, Brahms, Schumann, Debusy....
Je dois avouer que l'évocation de la musique dans Proust n'est pas ce que je préfère, elle est trop marquée par des restes de préciosité, et de plus, Proust le dit lui-même, elle évoque ce que les mots ne peuvent faire...
Je ne citerai donc pas d'extraits autour de la musique, mais je dirai par coeur la mort de Bergotte (le petit pan de mur jaune), récitation qui lancera notre grande entreprise scéenne "le parcours du par coeur":
Par exemple, cette musique me semblait quelque chose de plus vrai que tous les livres connus. Par instants je pensais que cela tenait à ce que ce qui est senti par nous dans la vie ne l'étant pas sous forme d'idées, sa traduction littéraire, c'est-à-dire intellectuelle, en rend compte, l'explique, l'analyse, mais ne le recompose pas comme la musique où les sons semblent prendre l'inflexion de l'être, reproduire cette poine intérieure et extrême des sensations qui est la partie qui nous donne cette ivresse spécifique que nous retrouvons de temps en temps et que, quand nous disons: "Quel beau temps! quel beau soleil!" nous ne faisons nullement connaître au prochain, en qui le même soleil et le même temps éveillent des vibrations toutes différentes.
La prisonnière
For instance, this music seemed to me something truer than all known books. At moments I thought that this was due to the fact that, what we feel about life not being felt in the form of ideas, its literary, that is to say intellectual expression describes it, explains it, analyses it, but does not recompose it as does music, in which the sounds seem to follow the very movement of our being, to reproduce that extreme inner point of our sensations which is the part that gives us that peculiar exhilaration which we experience from time to time and which, when we say "What a fine day! What glorious sunshine!" we do not in the least communicate to others, in whom the same sun and the same weather evoke quite different vibrations.
The Captive, Trad. C.K. Scott Moncrieff