Patrick Deville et Minh Tran Huy, le 13/1/13
Hier après-midi, grâce à ma chère amie Hoan, j'ai assisté à une présentation par Patrick Deville, de son livre récemment primé par le Fémina, Peste et choléra. Il était interviewé à Fontenay-aux-Roses par la nièce d'Hoan, Minh Tran Huy, elle-même écrivain. Pour me préparer j'avais cherché sur internet quelques informations sur l'auteur et trouvé qu'il était né à Saint Brévin. ENORME MADELEINE: toutes mes vacances de Pâques d'enfant, chez ma cousine Nénette, dentiste à Saint-Brévin-les-Pins, son grand jardin, sa voisine Madame Huret, l'oeuf déposé par les cloches en haut d'un sapin (preuve que les cloches de Rome avaient bien survolé notre maison, car aucun être humain n'aurait pu monter si haut dans l'arbre...), les bigorneaux ramassés dans les rochers et transportés dans les bas à varices que Nénette avait enlevés, la confiture dont elle m'avait tartiné la tête en éclatant de rire car "elle n'avait pas pu résister", son assistante que j'admirais parce qu'elle lisait énormément, jusqu'à ce qu'elle me montre ses lectures: des romans-photos.....
Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à plonger dans un bol de porcelaine rempli d'eau de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même à présent toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis, et l'église et tout Combray et ses environs, tout ce qui prend forme et solidité est sorti, villes et jardins, de ma tasse de thé.
Du côté de chez Swann
N'OUBLIEZ PAS VENDREDI, CHEZ ROUJOUBLAN , PROUST ROCK
Yesterday I attended a presentation by a French writer, Patrick Deville, on his best selling book, Pest and Cholera. He was inerviewed by my friend Hoan's niece, herself a writer. To be ready for that afternoon, I had looked for information about the author on internet. I learned that he was born in Saint Brévin, a seaside little town, near Nantes, and suddenly I had a HUGE PROUST MADELEINE: it was there that I spent, as a child, all my Easter vacations, at my cousin Nenette's house.
And just as the Japanese amuse themselves by filling a porcelain bowl with water and steeping in it little crumbs of paper which until then are without character or form, but, the moment they become wet, stretch themselves and bend, take on colour and distinctive shape, become flowers or houses or people, permanent and recognisable, so in that moment all the flowers in our garden and in M. Swann’s park, and the water-lilies on the Vivonne and the good folk of the village and their little dwellings and the parish church and the whole of Combray and of its surroundings, taking their proper shapes and growing solid, sprang into being, town and gardens alike, from my cup of tea.
Swann's Way