
Pendant toute ma vie j'ai cru que Tante Yvonne ne sortait jamais de chez elle, près du Parc Montsouris, sans quelques capsules de porto Sandeman, dans l'espoir d'être abordée par "l'homme des voeux", et ainsi gagner un bon petit paquet. Souvent j'ai pensé à cet "homme des voeux", dont le nom sonnait particulièrement bien à mes oreilles, et dont le souvenir était renforcé par l'image de l'homme à chapeau et cape qui orne l'étiquette de ce doux breuvage. Jusqu'à ce que.....
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Hier, à Monoprix, je voulus acheter une bouteille de porto pour Catherine Le Gallen qui m'avait conviée à déjeuner (n'ayant pas de harengs sous la main, elle avait décliné mon offre de vodka). Voyant la bouteille de porto Sandeman, je crus faire une madeleine de Proust, et m'apparut ma tante Yvonne quittant sa maison , sac à main pendu à son bras plié. Pourtant, possédant un téléphone intelligent, je l'interrogeai sur l'homme des voeux, et ô surprise, les capsules appartenaient aux bouteilles de Bartissol, un nom oublié, introuvable sur les rayons du Monoprix de la rue du Commerce!
Je compris alors que ma madeleine, au cours des ans, avait perdu non seulement son moelleux, mais aussi, un à un tous les ingrédients qui la composaient, sans laisser la moindre miette. Même en fouillant ma mémoire je ne trouvai pas trace du Bartissol, que je n'avais jamais aperçu "sur les tablettes des pâtissiers".
Au Sujet du PAR COEUR au PALAIS ROYAL, (prochains RV ce vendredi 10 à 18h, péristyle Montpensier, ou le MARDI 14 : pour cette date de la Saint-Valentin, je vais essayer de dire un texte avec le mot amour, et vous ?)