Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"
Nous étions 20 assis sur des chaises fournies par l'administration du Palais Royal, hier à 18 h , sous le Péristyle Montpensier (juste à côté de la Comédie Française) venus réciter et surtout applaudir des textes choisis par les participants. Voici un petit reportage en photos:
Claire a récité de Proust "Les clochers de Martinville", et moi de La Fontaine "Le chameau et les bâtons flottants" (photos manquantes)
ET MAINTENANT LA DEVINETTE DE JEAN-JACQUES: RECONNAITRE LES VERS
Comme je descendais des Fleuves impassibles
Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux
Vêtue de probité candide et de lin blanc
On était dans le mois où la nature est douce
Elle flotte, elle hésite : en un mot, elle est femme
A force de sagesse, on peut être blâmable
Je sentis tout mon corps et transir et brûler
Le feu qui semble éteint souvent dort sous la cendre
Et le désir s'accroît quand l'effet se recule
C'est un mal cruel et bien connu des hommes
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue
J'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue
Il se fit tout à coup le plus profond silence
Et la voix qui m'est chère laissa tomber ces mots
"Tremble, m'a-t-elle dit, et tiens-toi plus tranquille
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais
Et le chemin est long du projet à la chose
Le rideau s'est levé devant mes yeux débiles
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue
Ah ! pour être dévot, je n’en suis pas moins homme
Il lui sembla soudain entendre un faible bruit
Et de ses doigts noueux tirant à soi la bride...