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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

LE SYNDROME DE STELLA: Histoire d'une série inspirée par PROUST et VERMEER

Publié le 9 Avril 2022 par proust pour tous in SYNDROME DE STELLA

une maison dans le Connecticut, là où j'ai attrapé le virus de "la Recherche"

1er épisode de ce roman-photo: Genèse d'une série de 8 épisodes de 25 mn. 

De retour de Sceaux (où je rentrais deux fois par an) avec dans ma valise Du côté de chez Swann, que mon père m'exhortait à lire depuis longtemps, j'éclate en sanglots en lisant la description d'une poignée de tilleul.

C'est au 1er (fenêtre de gauche), que "A la recherche du temps perdu" s'empile sur la table de chevet de mon père

J'avance la lecture avec passion, quand, à New York, en janvier 2003, une femme très élégante (et snob) me dit, alors que j'essaie de la convaincre d'organiser une conférence que je donnerais à l'Alliance française: "Mais ce que vous avez ressenti c'est un syndrome de Stendhal"! Je ne connaissais pas l'expression mais j'appris bien vite à mettre un nom sur le sanglot qui me montait dans la gorge à la lecture de la Recherche, ici et là (à peu près toutes les 150 pages). 

A la même époque, je vois à la télé américaine un reportage sur une exposition à Washington, avec tableaux hollandais, et le commentateur s'étend sur la fameuse Vue de Delft et son proustien petit pan de mur jaune. J'envie Tracy Chevalier qui a sorti un best seller "La jeune fille à la perle", car moi aussi je pourrais être inspirée par les histoires que l'on devine dans les tableaux de Vermeer. 

Dès 2004, alors que tous les ans a lieu tout près de chez moi un festival Shakespeare en plein air, je me dis "Ils ont Shakespeare, nous on a Proust".

Et me voici invitant une quinzaine d'amis, voisins, lisant autour d'une très grande table (les maisons sont immenses en Amérique), des pièces que j'extrais de la Recherche: "Dîner à La Raspelière", suivi de "Dîner chez les Guermantes", en anglais. Franc succès, une amie filme, malheureusement on n'a jamais retrouvé la cassette.

En novembre 2007, ayant déménagé en France, je rencontre une réalisatrice, Joyce Bunuel, qui aimerait faire un film à partir de ma version abrégée de la Recherche, elle me présente même sa productrice. Je fais chou blanc, pas de film (on en connait d'autres qui ont renoncé, et non pas des moins célèbres).

2015, le petit clan des proustiens s'est constitué, il se rassemble au Café de la Mairie, et joue et joue et joue deux fois par mois: des centaines de candidats-comédiens passent à la casserole du boeuf en gelée, un noyau d'enragés se constitue. Je rêve de voir ces représentations sur scène. 

En 2016, après avoir contacté par mail divers producteurs/réalisateurs, rencontre avec un agent de comédiens, Catherine Davray, qui me recommande, si je veux faire un film, surtout pour la télé, de faire un scénario qui mêlerait le petit clan actuel du Café de la Mairie, en habits modernes, au petit clan des Verdurin dans le roman, en costumes 1900. Elle me dit: "Ah, si Patrick de Carolis était encore aux manettes à la télévision, il aimerait le projet." 

2017, je rencontre Gilles Cottin, qui adorerait faire une série d'interviews filmées avec moi. Il organise dans son Atelier du Merle une conférence que je fais autour du tableau de Vermeer.

2020: l'année du Petit Pan de mur jaune. Gilles, à La Rochelle, nous fait parler devant le tableau de Vermeer "à l'arrache". (on voit son interview à la minute 5:55). Je me dis qu'il faut préparer les intervenants. 

 

A SUIVRE

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L
Pour beaucoup des personnes qui ont vraiment lu la "Recherche", Proust est devenu un compagnon de route : apprendre commment l'une de ces personnes est venue à lui, a modifié sa vie, s'est lancée dans des créations en rapport avec une oeuvre universelle, un auteur totalement singulier, est passionnant, est un exemple... Merci et bravo à Laurence Grenier, à tout son entourage, à son présent et son futur !
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P
Cher Pierre-Yves, c'est trop gentil mais je serai contente de te voir fin mai au salon du livre d'Illiers Combray? Je te raconterai, toi homme de spectacle, mon aventure cinématographique (je n'abandonne pas l'idée de théâtre aven le Petit Pan !)