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Je fais allusion à LA PHRASE de Proust que je sais par coeur, et que je vais réciter ce soir, pour la Saint-Valentin, dans cette librairie on ne peut plus parisienne:
Et comme dans ce jeu où les Japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.
Eh bien c'est ce que j'aime beaucoup dans les illustrations de Bernard Soupre, pour PROUST EROTIQUE, qui sera dédicacé ce soir par Claude Lussac (alias Jean-Jacques Salomon) et moi-même, mais sans l'illustrateur.
Ce qui me fait penser à cela, c'est une conversation que j'ai eue samedi, avec un grand amateur de PHILIPPE JULLIAN, qui m'a recommandé ses illustrations de Proust. Je les trouve moi aussi très réussies, avec un seul "hic", les personnages représentés ne correspondent pas toujours à l'image mentale que j'avais d'eux !
Ce qui n'est pas le cas de BERNARD SOUPRE, qui a l'art de représenter des ambiances, des couleurs magnifiques, des décors délicieux et des PERSONNAGES FLOUS, me laissant à mes fantasmes proustiens.
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