Hier, visite d'une exposition sur l'architecture à Paris, pavillon de l'Arsenal. C'est un grand proustien, Jean-Jacques Salomon (président des Editions du Palio), qui l'avait recommandée à Jules...
Exposition très bien faite et fort intéressante, où je découvris avec bonheur un tableau de Gustave Caillebotte, qui me fit penser au narrateur regardant les marchands de rue par sa fenêtre:
“À la barque, les huîtres, à la barque.” – Oh ! des huîtres, j'en ai si envie ! » Heureusement, Albertine, moitié inconstance, moitié docilité, oubliait vite ce qu'elle avait désiré, et avant que j'eusse eu le temps de lui dire qu'elle les aurait meilleures chez Prunier, elle voulait successivement tout ce qu'elle entendait crier par la marchande de poisson : « À la crevette, à la bonne crevette, j'ai de la raie toute en vie, toute en vie. – Merlans à frire, à frire. – Il arrive le maquereau, maquereau frais, maquereau nouveau. Voilà le maquereau, Mesdames, il est beau le maquereau. – À la moule fraîche et bonne, à la moule ! » Malgré moi, l'avertissement : « Il arrive le maquereau » me faisait frémir. Mais comme cet avertissement ne pouvait s'appliquer, me semblait-il, à mon chauffeur, je ne songeais qu'au poisson que je détestais, mon inquiétude ne durait pas. « Ah ! des moules, dit Albertine, j'aimerais tant manger des moules. – Mon chéri ! c'était pour Balbec, ici ça ne vaut rien ; d'ailleurs, je vous en prie, rappelez-vous ce que vous a dit Cottard au sujet des moules. » etc..... La prisonnière
MAIS SURTOUT ECOUTEZ XAVIER GALLAIS lisant ce passage si drôle: