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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

JOURNAL D'UN PROUSTIEN: de Cottard à Platon

Publié le 29 Décembre 2020 par proust pour tous in Journal d'un proustien

L'école d'Athènes de Raphael (12: Socrate, 14: Platon, dans wikipedia)

 

On accuse souvent les proustiens de faire partie d'une secte, je dirais plutôt qu'ils ont une référence de vie très commode, car ils l'ont toujours présente à l'esprit: c'est l'accès à UN LIVRE. Et ce livre, on s'en doute dans ce blog, s'appelle A la recherche du temps perdu. Cette référence à leur grand texte, il s'en servent dans tout ce qu'ils vivent, et ne peuvent s'empêcher de le faire souvent à voix haute, une habitude, un désir irrépressible qui leur causent bien des problèmes dans le domaine des relations humaines, car leur connaissance profonde agace ceux qui ne l'ont pas. Un grand texte n'a-t-il pas été à la source des religions ? (j'ai moi-même été très agacée, du temps où je vivais en Amérique, par un ami qui citait la Bible pour un oui pour un non, d'autant qu'un livre religieux est une source de croyance, tandis qu'un roman ne demande qu'à trouver un écho dans l'esprit du lecteur).

Je me propose de noter dans ma vie de tous les jours, ce qui me rappelle Proust, et qui, si je creuse l'évènement, enrichit ma culture, et multiplie ma vie, souvent grace à un simple trait humoristique, comme c'est le cas aujourd'hui.

GORGIAS UN TEXTE DE PLATON:

Jules, qui vient de lire le texte: - C'est extraordinaire l'intelligence de Socrate ! 

La citation de Proust qui me vient à l'esprit: 

Le sage est forcément sceptique, répondit le docteur. Que sais-je ? Γνῶθι σεαυτόν, disait Socrate. C'est très juste, l'excès en tout est un défaut. Mais je reste bleu quand je pense que cela a suffi à faire durer le nom de Socrate jusqu'à nos jours. Qu'est-ce qu'il y a dans cette philosophie ? peu de chose en somme. Quand on pense que Charcot et d'autres ont fait des travaux mille fois plus remarquables et qui s'appuient, au moins, sur quelque chose, sur la suppression du réflexe pupillaire comme syndrome de la paralysie générale, et qu'ils sont presque oubliés ! En somme, Socrate, ce n'est pas extraordinaire. Ce sont des gens qui n'avaient rien à faire, qui passaient toute leur journée à se promener, à discutailler. C'est comme Jésus-Christ : Aimez-vous les uns les autres, c'est très joli. – Mon ami..., pria Mme Cottard. – Naturellement, ma femme proteste, ce sont toutes des névrosées. Sodome & Gomorrhe, chapitre III

 

Quant au dialogue de Platon:

Gorgias est un dialogue de Platon, ayant pour sous-titre De la rhétorique même s'il ne s'agit pas d'un traité sur l'art d'écrire, parler ou composer un discours. Il s'agit d'examiner la valeur politique et morale de la rhétorique1. Deux thèses s'affrontent : celle de Gorgias, sophiste qui enseigne la rhétorique et considère que « l'art de bien parler » est le meilleur de tous les arts exercés par l'homme, contre celle de Socrate, qui dénonce la sophistique comme un art du mensonge.

Extrait :

Socrate à Gorgias : “Veux-tu savoir quel type d’homme je suis ? Eh bien, je suis quelqu’un qui est content d’être réfuté, quand ce que je dis est faux, quelqu’un qui a aussi plaisir à réfuter quand ce qu’on me dit n’est pas vrai, mais auquel il ne plaît pas moins d’être réfuté que de réfuter. En fait, j’estime qu’il y a plus grand avantage à être réfuté, dans la mesure où se débarrasser du pire des maux fait plus de bien qu’en délivrer autrui. Parce qu’à mon sens, aucun mal n’est plus grave pour l’homme que se faire une fausse idée des questions dont nous parlons en ce moment.”1

 

 

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F
Non fingere un attimo, né con un gesto, né con uno sguardo...
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