
La présentation (sur écran) de Aurellyen Aurellyen (à la ville Jean-Christophe Antoine)
"Un mariage mondain à la Belle Époque"
a débuté à 20 h30 suivant un léger repas arrosé; à 23 h 30 un garçon de café est venu nous prévenir que le café de la Mairie allait fermer, le rez-de-chaussée s'étant vidé depuis longtemps la faute à la météo (presque) sibérienne. Le public, passionné, ne se décidait pas à quitter la salle du 1er, préférant risquer la tempête de neige plutôt que de manquer une pensée très astucieuse d'Aurellyen, ou une réaction impertinente d'un spectateur.
En un mot, magnifique soirée, présentation, sur écran avec nombreux documents, du mariage à la Madeleine de deux membres du "monde" de la Belle Époque, en 1904, au crépuscule de ce mode de vie qui allait prendre un coup mortel avec la guerre de 14.
Et Proust avait-il porté ce jour-là une redingote claire? un chapeau melon? Avait-il toujours un visage juvénile et une moustache peu fournie? le cortège était-il sorti de l'église par devant ou par derrière? y avait-il une tente dressée pour les félicitations? Le Gaulois avait-il donné plus de détails intéressants que Le Figaro dans sa relation de cet évènement mondain? Et qu'en disait un journal allemand en écriture gothique? What about the New York Herald ? Et que dire de l'abbé Mugnier? de la robe de la mère de la mariée? le protocole avait-il suivi les recommandations de manuels de bonnes manières?
Une démonstration saisissante et distrayante d'une enquête sur la vie vers 1900, accessoirement sur la biographie de Proust, une méthodologie de recherche pleine de cartons poussiéreux, de permis temporaires de consultation de documents à la BNF, le problème du papier journal mangé aux mites ou des microfiches péniblement déchiffrées, enfin de l'instinct du chercheur passionné qui s'affute avec le temps, sa transformation en fin limier qui renifle le tas de vieux papiers porteurs de trouvailles.
Enfin une réflexion sur la méthode de recherche des historiens, le problème des "fake news" la joie du chercheur amateur, l'enthousiasme du proustien....
Et je ne vous dis pas tout.