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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

VIVRE EN MÉTAPHORES: poissons érotiques; LIVE IN METAPHORS: Erotic Fish

Publié le 30 Septembre 2017 par proust pour tous

Barbue servie par Françoise à Combray, peinte par Armel Siret

 

Pas de jeux de mots cachés, de métaphores sybillines sur ce joli torchon, en revanche, une belle brochette de sous-entendus qui crient comme la marchande de poisson: 

 À la barque, les huîtres, à la barque. – Oh ! des huîtres, j'en ai si envie ! » Heureusement, Albertine, moitié inconstance, moitié docilité, oubliait vite ce qu'elle avait désiré, et avant que j'eusse eu le temps de lui dire qu'elle les aurait meilleures chez Prunier, elle voulait successivement tout ce qu'elle entendait crier par la marchande de poissons : « À la crevette, à la bonne crevette, j'ai de la raie toute en vie, toute en vie. – Merlans à frire, à frire. – Il arrive le maquereau, maquereau frais, maquereau nouveau. – Voilà le maquereau, mesdames, il est beau le maquereau. – À la moule fraîche et bonne, à la moule ! » Malgré moi, l'avertissement : « Il arrive le maquereau » me faisait frémir. Mais comme cet avertissement ne pouvait s'appliquer, me semblait-il, à notre chauffeur, je ne songeais qu'au poisson que je détestais, mon inquiétude ne durait pas. « Ah ! des moules, dit Albertine, j'aimerais tant manger des moules. – Mon chéri ! c'était pour Balbec, ici ça ne vaut rien ; d'ailleurs, je vous en prie, rappelez-vous ce que vous a dit Cottard au sujet des moules. »

 

A la barque, les huîtres, à la barque.” “Oh, oysters! I’ve been simply longing for some!” Fortunately Albertine, partly from inconsistency, partly from docility, quickly forgot the things for which she had been longing, and before I had time to tell her that she would find better oysters at Prunier’s, she wanted in succession all the things that she heard cried by the fish hawker: “A la crevette, à la bonne crevette, j’ai de la raie toute en vie, toute en vie.” “Merlans à frire, à frire.” “Il arrive le maquereau, maquereau frais, maquereau nouveau.” “Voilà le maquereau, mesdames, il est beau le maquereau.” “A la moule fraîche et bonne, à la moule!” In spite of myself, the warning: “Il arrive le maquereau“ made me shudder. But as this warning could not, I felt, apply to our chauffeur, I thought only of the fish of that name, which I detested, and my uneasiness did not last. “Ah! Mussels,” said Albertine, “I should so like some mussels.” “My darling! They were all very well at Balbec, here they’re not worth eating; besides, I implore you, remember what Cottard told you about mussels.” The Captive

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