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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Littérature comparée, peinture comparée; Comparative literature, comparative painting

Publié le 27 Novembre 2016 par proust pour tous

Doris Lee, Thanksgiving vers 1935

 

 

Du côté de chez Grillon du foyer  a encore vu juste et nous a servi pour Thanksgiving un repas qui n'a rien d'une dinde sèche et indigeste, de plus fourrée d'une farce écoeurante comme j'en ai mangé des tonnes (presque littéralement) à Noël dans ma famille. Je ne vais pas paraphraser Grillon, lisez ce charmant essai qui redore la réputation de Doris Lee, peintre américain des années trente en la couplant à Jan Steen, peintre hollandais du 17ème siècle dont on peut voir le tableau présenté par le grillon dans le même musée que "la vue de Delft" de Vermeer ! Relier tout à tout, voilà le credo de tout proustien qui s'accepte tel qu'il est!

 

Bientôt les jours diminuèrent et au moment où j'entrais dans la chambre, le ciel violet semblait stigmatisé par la figure raide, géométrique, passagère et fulgurante du soleil (pareille à la représentation de quelque signe miraculeux, de quelque apparition mystique), s'inclinait vers la mer sur la charnière de l'horizon comme un tableau religieux au-dessus du maître-autel, tandis que les parties différentes du couchant exposées dans les glaces des bibliothèques basses en acajou qui couraient le long des murs et que je rapportais par la pensée à la merveilleuse peinture dont elles étaient détachées semblaient comme ces scènes différentes que quelque maître ancien exécuta jadis pour une confrérie sur une châsse, et dont on exhibe à côté les uns des autres dans une salle de musée les volets séparés que l'imagination seule du visiteur remet à leur place sur les prédelles du retable. A l'ombre des jeunes filles en fleurs

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lundi 5 décembre et le vendredi 9 décembre, au Rendez-vous Saint- Germain, 88 bd Saint- Germain, à 18 h et à 20h30, "Duetto: Pourquoi j'aime Proust", de et avec Laurence Grenier. Sara Saragoni lira des extraits de "la recherche" pour illustrer son texte. Réservation: 01 56 81 92 87

Et si vous voulez être vous aussi "en scène", mercredi 7 décembre, venez "jouer du Proust", au café de la Mairie, place Saint Sulpice : "Dînez avec Proust" 

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Du côté de chez Grillon du foyer  has been, once again, incisive in her analysis and for Thanksgiving she has given us a meal not made of an indigestible and dry turkey, stuffed with a too strongly flavored stuffing (after the foie gras) as I have eaten tons of that in my family for Christmas. I will not paraphrase Grillon, just read her charming chronicle in which she gives some letters of nobility to Doris Lee, American painter living in the thirties, in matching her with Jan Steen, a seventeenth century Dutch painter, whose presented painting may be seen in the same museum as Vermeer' s "view of Delft"! Link everything together, here is the creed of all good Proustian ! 

 

Presently the days grew shorter and at the moment when I entered my room the violet sky seemed branded with the stiff, geometrical, travelling, effulgent figure of the sun (like the representation of some miraculous sign, of some mystical apparition) leaning over the sea from the hinge of the horizon as a sacred picture leans over a high altar, while the different parts of the western sky exposed in the glass fronts of the low mahogany bookcases that ran along the walls, which I carried back in my mind to the marvellous painting from which they had been detached, seemed like those different scenes which some old master executed long ago for a confraternity upon a shrine, whose separate panels are now exhibited side by side upon the wall of a museum gallery, so that the visitor’s imagination alone can restore them to their place on the predella of the reredos.   Within a Budding Grove
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