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  le blog proustpourtous

Les réflexions d'une proustienne sur sa vie, et en quoi elle lui rappelle dans des épisodes du quotidien des passages de "A la recherche du temps perdu"

Commander son caviar; Order your caviar

Publié le 12 Décembre 2014 par proust pour tous

Commander son caviar; Order your caviar

Les fêtes arrivent, il faut y penser, et commander du caviar vous vient naturellement à l'esprit; en fait j'en ai mangé pas mal dans ma vie: surtout 3 fois, à l'occasion de la ponte de mes 3 enfants. C'était ma récompense, je ne me souviens pas de la qualité des oeufs (ossiètre, sevruga?), mais de la joie d'avoir associé ce mets divin à une activité moins emballante (accoucher). Je n'aurais tout de même pas voulu avoir plus de descendance juste pour le caviar.

Maintenant finis les accouchements, mais il me reste le goût du caviar et il faut avouer que les oeufs de lompe ce n'est pas mauvais non plus, et pas besoin d'attendre les fêtes!

Cependant on était passé à table. À côté de mon assiette je trouvai un oeillet dont la tige était enveloppée dans du papier d'argent. Il m'embarrassa moins que n'avait fait l'enveloppe remise dans l'antichambre et que j'avais complètement oubliée. L'usage, pourtant aussi nouveau pour moi, me parut plus intelligible quand je vis tous les convives masculins s'emparer d'un oeillet semblable qui accompagnait leur couvert et l'introduire dans la boutonnière de leur redingote. Je fis comme eux avec cet air naturel d'un libre penseur dans une église, lequel ne connaît pas la messe, mais se lève quand tout le monde se lève et se met à genoux un peu après que tout le monde s'est mis à genoux. Un autre usage inconnu et moins éphémère me déplut davantage. De l'autre côté de mon assiette il y en avait une plus petite remplie d'une matière noirâtre que je ne savais pas être du caviar. J'étais ignorant de ce qu'il fallait en faire, mais résolu à n'en pas manger. A l'ombre des jeunes filles en fleurs

Christmas, New Year, the proximity of these events should make you think of reserving your caviar! An exquisite food that I had the joy to appreciate each time I gave birth (3 children). It was my reward and a way of counterbalancing a rather grimm event (delivery) by a joyful one. However it didn't give me the incentive to lay a 4th egg.

Nowadays, no more delivery, but I still love the taste of caviar, and I have to admit that lumpfish roe has a certain appeal, and you may buy it every day!

Meanwhile we had taken our places at the table. By the side of my plate I found a carnation, the stalk of which was wrapped in silver paper. It embarrassed me less than the envelope that had been handed to me in the hall, which, however, I had completely forgotten. This custom, strange as it was to me, became more intelligible when I saw all the male guests take up the similar carnations that were lying by their plates and slip them into the buttonholes of their coats. I did as they had done, with the air of spontaneity that a free-thinker assumes in church, who is not familiar with the order of service but rises when everyone else rises and kneels a moment after everyone else is on his knees. Another usage, equally strange to me but less ephemeral, disquieted me more. On the other side of my plate was a smaller plate, on which was heaped a blackish substance which I did not then know to be caviar. I was ignorant of what was to be done with it but firmly determined not to let it enter my mouth. Within a Budding Grove
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