![La cuisine du marché, un art français; Gastronomy, a French art](https://image.over-blog.com/B-5vqcFjYpzcakgntRf-AmcAkT8=/fit-in/300x300/filters:no_upscale()/image%2F0724681%2F20140824%2Fob_fab844_6824.jpg)
Edouard Manet
En relisant le fichier que je vais utiliser pour l'impression de "Les douze dîners de Marcel Proust", je me suis particulièrement régalée de cette phrase longue dont Proust a le génie:
Car, au fond permanent d'oeufs, de côtelettes, de pommes de terre, de confitures, de biscuits, qu'elle ne nous annonçait même plus, Françoise ajoutait – selon les travaux des champs et des vergers, le fruit de la marée, les hasards du commerce, les politesses des voisins et son propre génie, et si bien que notre menu, comme ces quatre-feuilles qu'on sculptait au XIIIe siècle au portail des cathédrales, reflétait un peu le rythme des saisons et des épisodes de la vie – : une barbue parce que la marchande lui en avait garanti la fraîcheur, une dinde parce qu'elle en avait vu une belle au marché de Roussainville-le-Pin, des cardons à la moelle parce qu'elle ne nous en avait pas encore fait de cette manière-là, un gigot rôti parce que le grand air creuse et qu'il avait bien le temps de descendre d'ici sept heures, des épinards pour changer, des abricots parce que c'était encore une rareté, des groseilles parce que dans quinze jours il n'y en aurait plus, des framboises que M. Swann avait apportées exprès, des cerises, les premières qui vinssent du cerisier du jardin après deux ans qu'il n'en donnait plus, du fromage à la crème que j'aimais bien autrefois, un gâteau aux amandes parce qu'elle l'avait commandé la veille, une brioche parce que c'était notre tour de l'offrir. Du côté de chez Swann
As I was reading the texts I'lll use for printing "The Twelve Dinners of Marcel Proust", I enjoyed that long very proustian sentence, full of what France has to offer: a great deep sincere gastronomy.