Illustration envoyée par Marcelita Swann sur facebook
Jules m'avait apporté, avant notre départ en vacances, un gros paquet de bons fromages pour que James et Jubie, qui restaient à Sceaux, s'en régalent, tandis que nous serions sur les routes de France jusqu'à Arles. Mais le fromage a été oublié dans le coffre. Pas longtemps car dès notre premier arrêt (à Clermont Ferrand) ce mets délicat s'est manifesté avec force!
– Mais, Basin, interrompit la duchesse, si vous voulez me dire que j'ai connu M. de Bornier, naturellement, il est même venu plusieurs fois pour me voir, mais je n'ai jamais pu me résoudre à l'inviter parce que j'aurais été obligée chaque fois de faire désinfecter au formol. Quant à ce dîner, je ne me le rappelle que trop bien, ce n'était pas du tout chez Zénaïde, qui n'a pas vu Bornier de sa vie et qui doit croire, si on lui parle de la Fille de Roland, qu'il s'agit d'une princesse Bonaparte qu'on prétendait fiancée au fils du roi de Grèce ; non, c'était à l'ambassade d'Autriche. Le charmant Hoyos avait cru me faire plaisir en flanquant sur une chaise à côté de moi cet académicien empesté. Je croyais avoir pour voisin un escadron de gendarmes. J'ai été obligée de me boucher le nez comme je pouvais pendant tout le dîner, je n'ai osé respirer qu'au gruyère ! Le côté de Guermantes
Jules had brought, before our vacation departure, a big bag of delicious cheeses, destined to James and Jubie, who were staying in Sceaux, as we would take the road towards Arles. But at the first stop, in Clermont Ferrand, the delicacies made themselves very present.