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Colline de Sion Vaudémont (La colline inspirée)
Enfin la vidéo de Claude Wittezaele, cette fois-ci plus complète, est prête. IL FAUT L'ECOUTER. Grâce à cet entretien, et suite au guide proustien que nous a proposé Claude précédemment, je lis La colline inspirée de Maurice Barrès, et, ô surprise, ça me plaît beaucoup, le style est magnifique, le livre n'a pas vieilli.
[Charlus] Combray n'était qu'une toute petite ville comme il y en a tant. Mais nos ancêtres étaient représentés en donateurs dans certains vitraux, dans d'autres étaient inscrites nos armoiries. Nous y avions notre chapelle, nos tombeaux. Cette église a été détruite par les Français et par les Anglais parce qu'elle servait d'observatoire aux Allemands. Tout ce mélange d'histoire survivante et d'art, qui était la France, se détruit, et ce n'est pas fini. Et, bien entendu, je n'ai pas le ridicule de comparer, pour des raisons de famille, la destruction de l'église de Combray à celle de la cathédrale de Reims, qui était comme le miracle d'une cathédrale gothique retrouvant naturellement la pureté de la statuaire antique, ou de celle d'Amiens. Je ne sais si le bras levé de Saint Firmin est aujourd'hui brisé. Dans ce cas la plus haute affirmation de la foi et de l'énergie a disparu de ce monde. – Son symbole, Monsieur, lui répondis-je. Et j'adore autant que vous certains symboles. Mais il serait absurde de sacrifier au symbole la réalité qu'il symbolise. Les cathédrales doivent être adorées jusqu'au jour où, pour les préserver, il faudrait renier les vérités qu'elles enseignent. Le bras levé de Saint Firmin dans un geste de commandement presque militaire disait : Que nous soyons brisés si l'honneur l'exige. Ne sacrifiez pas des hommes à des pierres dont la beauté vient justement d'avoir un moment fixé des vérités humaines. – Je comprends ce que vous voulez dire, me répondit M. de Charlus, et M. Barrès, qui nous a fait, hélas, trop faire de pèlerinages à la statue de Strasbourg et au tombeau de M. Déroulède, a été touchant et gracieux quand il a écrit que la cathédrale de Reims elle-même nous était moins chère que la vie de nos fantassins. Assertion qui rend assez ridicule la colère de nos journaux contre le général allemand qui commandait là-bas et qui disait que la cathédrale de Reims lui était moins précieuse que celle d'un soldat allemand. C'est, du reste, ce qui est exaspérant et navrant, c'est que chaque pays dit la même chose. Le Temps retrouvé
https://www.youtube.com/watch?v=bzYGBvRfP1gClaude Wittezaele's video is ready. You have to listen to it, and discover the music of César Franck, the splendid sentence of Combray's begining. And Maurice Barrès, whose book "La colline inspirée" has kept his beautiful, ageless style.