Hier soir Lou Ferreira s'était parée d'une magnifique robe rouge de la Belle Epoque pour recevoir ses invités dans son fameux Salon Littéraire, consacré à Proust, lors d'une soirée délicieuse et passionnante où chacun put exprimer son amour de la littérature. Lou, qui, grande admiratrice d'Oscar Wilde, n'avait pas (encore) lu A la recherche du temps perdu, aux compliments sur sa robe qui la faisait ressembler à la duchesse Oriane de Guermantes, à qui plus d'un la comparait, exprima son désir un peu inquiet de connaître ce personnage .
[la duchesse de Guermantes vient d'entrer dans la loge de sa cousine la princesse de Guermantes, à l'Opéra) On eût dit que la duchesse avait deviné que sa cousine dont elle raillait, disait-on, ce qu’elle appelait les exagérations (nom que de son point de vue spirituellement français et tout modéré prenaient vite la poésie et l’enthousiasme germaniques) aurait ce soir une de ces toilettes où la duchesse la trouvait «costumée», et qu’elle avait voulu lui donner une leçon de goût. Au lieu des merveilleux et doux plumages qui de la tête de la princesse descendaient jusqu’à son cou, au lieu de sa résille de coquillages et de perles, la duchesse n’avait dans les cheveux qu’une simple aigrette qui dominant son nez busqué et ses yeux à fleur de tête avait l’air de l’aigrette d’un oiseau. Son cou et ses épaules sortaient d’un flot neigeux de mousseline sur lequel venait battre un éventail en plumes de cygne, mais ensuite la robe, dont le corsage avait pour seul ornement d’innombrables paillettes soit de métal, en baguettes et en grains, soit de brillants, moulait son corps avec une précision toute britannique. Mais si différentes que les deux toilettes fussent l’une de l’autre, après que la princesse eut donné à sa cousine la chaise qu’elle occupait jusque-là, on les vit, se retournant l’une vers l’autre, s’admirer réciproquement. Le côté de Guermantes
N'oubliez pas que le prochain arbre aura lieu le dimanche 9 février à 16h dans les jardins de l'Observatoire en face de la faculté de pharmacie de Paris. Les sept leçons de Marcel Proust
Last night Lou Ferreira was wearing a magnificent Belle Epoque red dress to welcome her guest at her famous Paris literary salon, dedicated that night to Proust. The party was delightful and the speakers captivating, and everybody had the chance to express his/her love of literature. Lou, an Oscar Wilde fan, had not read In Search of Lost Time, and when several guests compared her elegance to the duchess Oriane de Guermantes', she was slightly weary to know more about that Proust character.